Présidentielle : l'immobilier en campagne

Karin Scherhag 01 mar 2022
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Voici le second volet de notre série consacrée aux propositions pour le logement des candidats à la présidentielle.
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Sommaire
Voici le second volet de notre mini-série consacrée aux propositions des candidats déclarés à l’élection présidentielle du 10 avril prochain. Construction, loyers, rénovation énergétique… découvrez leurs mesures. 

Philippe Poutou, Nouveau parti anticapitaliste (NPA)

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Crédit photo : Loïc Venance / Getty
Philippe Poutou se présente à l’élection présidentielle sous les couleurs du NPA pour la troisième fois consécutive (2012, 2017, 2022). Son programme n’est pas encore très détaillé. On sait néanmoins que le syndicaliste s’est déjà positionné contre l’ubérisation du logement de type AirBnB, ainsi que contre la spéculation immobilière. Il propose aussi de mettre à disposition les bâtiments publics inutilisés afin de loger des personnes sans logement ou mal logées et, dans la même optique, de réquisitionner tous les logements ou immeubles de bureaux vacants. Enfin, il envisage de bloquer les loyers et de construire 200 000 logements sociaux par an afin de lutter contre le mal-logement.

Anasse Kazib, Révolution permanente - Courant communiste révolutionnaire

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Marxiste revendiqué, ce militant syndical représente le Courant communiste révolutionnaire, branche du Nouveau parti anticapitaliste jusqu’en 2021. Pour Anasse Kazib, il faut réquisitionner sans indemnité tous les logements vides et vacants. Parallèlement, il entend “exproprier l’ensemble des marchands de sommeil.” Il indique par ailleurs vouloir bloquer immédiatement les loyers, puis les baisser sur proposition des comités populaires de quartier dans les zones livrées à la spéculation. Sur la question du mal-logement, le candidat du CCR propose de mettre en place un programme ambitieux de rénovation de logements et de bureaux vides, ainsi qu’un plan de construction de logements sociaux “de très haute qualité, éco-compatibles et durables.”

Antoine Waechter, Mouvement écologiste indépendant (MEI)

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Crédit photo : Maxppp
Antoine Waechter revient dans la course à l’Élysée. Candidat des Verts pour la présidentielle de 1988, l’un des premiers “écolos” de France se présente cette année avec le Mouvement écologiste indépendant, parti qu’il a créé. L’ancien député européen milite pour récupérer les logements inoccupés en taxant notamment les propriétaires de ces logements et en favorisant leur location avec une garantie de l’État sur les non-paiements des loyers. “Si cela peut empêcher de grignoter sur les terres agricoles, forêts ou autres terres inoccupées, tout en redynamisant les centres-villes, nous aurons gagné”, indique-t-il. Et de poursuivre : “La France est un beau pays, mais son visage s'enlaidit. Nous voulons un territoire harmonieux, riche de son patrimoine, respectueux de ses paysages et de la nature qui s'y développe.” Pour Antoine Waechter, cela passe par plusieurs mesures fortes, parmi lesquelles : l’arrêt de l'extension de l'artificialisation des sols, un pouvoir renforcé des architectes des bâtiments de France et des choix urbains visant à mieux habiter collectivement notre territoire.

Gaspard Koenig, Simple

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Crédit photo : SIPA
Philosophe et écrivain, Gaspard Koenig crée son propre parti, Simple, en mai 2021 avec un objectif : simplifier l’administration française. Il envisage notamment de diviser par cent le nombre de normes en vigueur. Il prévoit, par exemple, d’élaborer des contrats types “simples et équilibrés, auxquels chacun pourra aisément se référer” : bail d’habitation, contrat de prêt, contrat de travaux... Il propose aussi que les communes et les intercommunalités prennent la compétence sur les services de proximité du quotidien, le logement en tête. Il souhaite par ailleurs supprimer la réserve héréditaire et consacrer la liberté testamentaire “pour que chacun dispose de son patrimoine comme il l’entend.” Et  d’harmoniser la fiscalité sur la donation et sur les successions “pour ne plus considérer qu’un seul facteur : la transmission.” Fiscalité encore, le candidat de Simple entend mettre en place une somme de dons ou d’héritages entièrement défiscalisée et plaide pour l’élimination des niches fiscales associées à l’impôt successoral.

François Asselineau, Union populaire républicaine (UPR)

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Crédit photo : SIPA
Le président et fondateur de l’Union populaire républicaine se présente pour la deuxième fois consécutive à l’élection présidentielle (2017, 2022). Son programme pour le logement prévoit la construction de 80 000 logements par an en plus des programmes déjà prévus, ainsi que la réhabilitation de l’ancien pour lutter contre l’étalement urbain. Une part de ces programmes sera destinée à l’accession sociale à la propriété. François Asselineau compte aussi lutter contre la spéculation immobilière en limitant les acquisitions par des fonds ou des particuliers étrangers dans les zones tendues. Des mesures de protection des propriétaires sont au programme : le délai de flagrance pour expulser les squatteurs sera porté à sept jours, contre 48 heures actuellement. Et une procédure judiciaire accélérée (moins de trois mois au lieu d’un an) permettra l’expulsion de squatteurs ou de locataires auteurs de graves dégradations dans le logement. Enfin, le candidat de l’UPR envisage de diminuer de cinq points les frais de succession en dessous de 300 000 euros par héritier. 

Jean Lassalle, Résistons

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Crédit photo : Aurélien Meunier / Getty
Fondateur de Résistons après avoir quitté le MoDem, Jean Lassalle s’est présenté à la présidentielle pour la première fois en 2017. À nouveau candidat cette année, le député veut assurer un toit à chaque sans-abri et restructurer la politique du logement afin que les prix de la pierre cessent de grimper. 

Marie Cau, Indépendante

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Crédit photo : François Lo Presti / Getty
Hors parti et sans étiquette, la maire de Tilloy-lez-Marchiennes (Nord) n’a pas encore détaillé son programme présidentiel. Elle s’est cependant exprimée sur un point : que "les locataires HLM ayant payé leur loyer pendant vingt ans deviennent automatiquement propriétaires."

Alexandre Langlois, Refondation 2022

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Crédit photo : YouTube / Thinkerview
L’ancien policier, qui porte un regard très critique sur l’organisation des forces de l’ordre, espère rassembler autour d’un projet commun : la refonte du système. Pour le logement, cela passe selon lui par la mise en place d’un plan national des logements vacants et du foncier disponible en zone rurale pour concevoir un plan d’urbanisme “permettant de redonner vie à nos villages.” Alexandre Langlois entend aussi recentrer le logement social sur les populations qui en ont réellement besoin et fluidifier leur occupation. Comment ? En remplaçant le surloyer par une tarification proportionnelle aux revenus ou en proposant des conditions d’achat avec paiements progressifs. Avec deux objectifs affichés : réinjecter les recettes pour développer le parc de logements sociaux et favoriser la mixité. Le candidat de Refondation propose également de généraliser un mécanisme de financement du foncier sans propriété du sol, avec des revenus de redevance. “La maîtrise des prix de l’immobilier doit être le grand objectif de la politique de l’État”, affirme-t-il. Les outils de pilotage seront confiés aux préfets de région. Enfin, il souhaite faire de l’isolement thermique et de l’autonomie énergétique des logements une grande priorité nationale. 

Georges Kuzmanovic, République souveraine

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Crédit photo : MRG Médias
Le candidat souverainiste a édicté “50 propositions pour reprendre le contrôle”. On y trouve un volet sur la rénovation énergétique. Georges Kuzmanovic veut créer une agence de la rénovation thermique des bâtiments qui assurera elle-même la maîtrise d’ouvrage et le financement immédiat des travaux. Il table aussi sur la construction de 500 000 nouveaux logements neufs par an et l’éradication de l’habitat indigne. Il souhaite lui aussi réquisitionner les logements vacants et interdire la location de courte durée plus de 60 jours par an dans les zones sous tension. Enfin, il prône le rétablissement de l’ISF. 

Fabrice Grimal, La Concorde citoyenne

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Crédit photo : Fabrice Grimal
L’ex-Gilet Jaune porte un programme anti-européen. Sur la question du logement, il détaille plusieurs mesures. Comme la construction de 200 000 logements par an et un plan de réhabilitations progressives à hauteur de 20 milliards de francs chaque année (Fabrice Grimal prône en effet le retour au franc). Son programme prévoit aussi de doubler la franchise de taxe sur les extensions du bâti pour favoriser la construction par les particuliers. Il mise en outre sur une politique d’incitation à la rénovation des logements insalubres et veut créer une taxe sur les logements vacants depuis plus de deux ans lorsque ceux-ci sont la propriété d’institutionnels. Le candidat de La Concorde citoyenne propose également de remettre à niveau les APL, de garantir l’application sous 48 heures des dispositifs anti-squatteurs, de raccourcir les délais de traitement en cas de non-paiement des loyers par un locataire, de contrôler davantage les situations des occupants des HLM pour éviter l’effet « bail à vie » lorsque les revenus dépassent les seuils d’admission ou avec le relogement dans un bien plus petit lorsque les enfants sont partis.
Malgré toutes nos recherches, il apparaît que Clara Egger (Espoir RIC 2022), Hélène Thouy (Parti animaliste), Stéphane Tauthui (Indépendant), Jean-Marc Governatori (Cap écologie) et Antoine Martinez (Volontaires pour la France) n’ont pas encore abordé les problématiques de logement. 

Ils renoncent...

Florian Philippot, lui, a jeté l'éponge. L'ancien numéro 2 du Front National se présentait pour la première fois à l'élection présidentielle sous son propre parti, Les Patriotes. Il a été contraint de retirer sa candidature le 18 février : il n'avait alors obtenu qu'un seul parrainage sur les 500 nécessaires. Le 2 mars, Christiane Taubira a à son tour annoncé son retrait de la campagne présidentielle. Investie par la Primaire populaire, l'ancienne Garde des Sceaux était elle aussi à la peine, avec 181 parrainages recueillis.
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