Métavers et cryptomonnaie : tout savoir sur l’immobilier virtuel

Karin Scherhag 01 sep 2022
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Monde parallèle et 100% virtuel, le métavers abrite notamment des biens immobiliers qui génèrent déjà des centaines de millions de dollars d’investissement. Décryptons le marché immobilier du futur. 

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métavers immobilier
Géants du web, grandes marques et célébrités ont déjà investi dans des terrains virtuels.
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Le métavers fascine autant qu’il laisse perplexe. Signifiant littéralement au-delà (méta) de l’univers (vers), ce monde fictif combine réalité virtuelle, réalité augmentée et réalité étendue. Un monde où tout est possible : se divertir, travailler, posséder des œuvres d’art et… acheter de l’immobilier ! 

Immobilier dans le métavers : des prix déjà multipliés par 300 !

Les géants du web, les grandes marques, mais aussi plusieurs célébrités ont déjà investi dans des parcelles de terrain, qu’ils peuvent construire, revendre, louer… comme dans le monde réel. Depuis 2021, l’immobilier dans le métavers explose et les prix ne cessent d’augmenter. Sur The Sandbox, l’une des quatre plateformes majeures, les prix ont été multipliés par 300 entre décembre 2019 et janvier 2022.  Et comme pour n’importe quel produit immobilier, les tarifs varient en fonction de l’emplacement… et des voisins. Ainsi, un terrain acheté sur The Sandbox se négociait en moyenne 11 000 dollars il y a un mois. Mais pour acheter dans le même métavers un terrain à proximité du manoir virtuel du rappeur Snoop Dogg, le budget est plutôt de 400 000 dollars !

Le saviez-vous ?

Aujourd’hui, l’immobilier virtuel se vend principalement dans quatre métavers : The Sandbox, Decentraland, Cryptovoxels et Somnium Space. À eux quatre, ils totalisent près de 270 000 terrains et leurs ventes ont atteint 500 millions de dollars (soit 455 millions d’euros) en 2021. 

Si les parcelles sont officiellement accessibles à tous, elles restent pour l’heure l’apanage d’une minorité de très riches investisseurs : la totalité des investissements ne viennent en effet que de 25 000 portefeuilles virtuels (wallets). Les terrains et les bâtiments sont des NFT : des titres de propriété virtuels inscrits sur la blockchain (technologie de stockage et de transmission des données). 

Immobilier virtuel : un placement aussi rentable que risqué

L’immobilier dans le métavers est donc un placement hautement rentable. Les études les plus optimistes prévoient même une croissance exponentielle du marché du métavers, qui pourrait passer de 47,7 milliards de dollars en 2020 à 829 milliards de dollars en 2028. Mais c’est aussi un investissement hyper risqué. Si la plateforme disparaît, le terrain est tout bonnement perdu. Par ailleurs, le métavers étant décentralisé, les acheteurs disposent de peu de recours en cas d’arnaque.  Certains investisseurs craignent aussi une bulle spéculative. Car aujourd’hui, les parcelles se font rares. Mais si les acheteurs arrivent en masse sur ce nouveau marché, comment empêcher les plateformes de créer à souhait de nouveaux terrains ? Et donc, d’entraîner une dévalorisation des propriétés ?

La moitié des transactions immobilières payée en cryptommonnaie d'ici cinq ans ?

Aux États-Unis, voilà plus de dix ans qu’on peut acheter sa maison dans le monde réel en cryptomonnaie. Selon Ryan Serhant, célèbre agent immobilier américain, “la moitié des transactions immobilières pourrait être effectuée en cryptomonnaie d’ici cinq ans.” La tendance se démocratise d’ailleurs dans d’autres pays en Europe. La France, elle, est clairement à la traîne. Or pour acquérir un terrain virtuel, il faut une cybermonnaie. Heureusement, les plateformes ont pensé à tout puisqu’elles proposent toutes leur propre monnaie, qu’on peut acquérir en quelques clics.  Avec la même facilité ou presque, les investisseurs peuvent contracter un prêt cryptographique. Et sur le papier, ça fait rêver : pas de frais bancaires, des conditions de remboursement hyper flexibles, une mise de départ relativement basse… Mais là encore, le risque est grand. En effet, en droit français les crypto-monnaies n’ont pas de statut juridique clair et ne sont pas reconnues comme des instruments financiers. Elles ne sont donc pas encore réglementées.  Les principaux dangers ? Une bulle spéculative (le cours des monnaies virtuelles est très volatil), un piratage informatique, voire carrément une escroquerie. Pour vous aider à faire le tri, l’Autorité des marchés financiers publie et met à jour une liste noire des sites frauduleux. 

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Se préparer à des transactions immobilières 100% virtuelles 

Le futur de l’immobilier est déjà en marche. La suite logique ? Les professionnels de l’immobilier devront savoir mener des transactions 100% virtuelles dans le métavers. La visite pourrait être l’étape la plus impactée par cette évolution. Dans le métavers, un agent immobilier parisien pourra faire visiter un bien situé à Londres à son client resté à Hong-Kong. Le tout sera de modéliser le bien en amont et d’enfiler un casque de réalité virtuelle. La visite en elle-même sera une expérience bien plus immersive que celles que l’on connaît déjà. Dans le métavers, les avatars du client et du professionnel peuvent visiter le bien ensemble et échanger en direct. En outre, des manettes connectées permettent de retranscrire fidèlement la communication non-verbale. 

Visite gratuite

Curieux de découvrir les parcelles en vente dans le métavers ? Facile. Il vous suffit de créer un compte sur la plateforme de votre choix, de personnaliser votre avatar et de vous promener dans les rues à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. Tout cela est gratuit mais nécessite tout de même des ressources informatiques importantes.

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